Molafabophile ou Mylokaphephile

Extrait de la page : Qui sommes nous ? du bulletin 122 de Septembre 2011 de l’AICMC
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Question initiale posée à l’Académie française…:

J’ai une question concernant le nom des collectionneurs de moulins à café.
Je suis moi-même collectionneur de moulins à café et président d’une association regroupant des « Molafabophiles » (qui est le terme le plus utilisé dans le milieu des collectionneurs de moulins à café).
Néanmoins, j’ai un souci avec ce terme.
En effet si on analyse le mot ; on obtient « celui qui aime (PHILE) les objets permettant de moudre/mouliner (MOLA) des fèves (FABO) »
(Il est à noter que le site du Larousse mentionne molafabophile et aussi molabophile)
Par contre, le grain de café n’est pas une fève ; on parle de « cerise » et visiblement le fruit du caféier n’est pas considéré comme une fève (au sens biologique du terme).
Par contre, on peut considérer que les collectionneurs de moulins à chocolat sont des molafabophiles, car il s’agit bien d’une fève lorsqu’on parle de chocolat.
Dans les termes « proches », on parle de molipiperophiles pour les collectionneurs de moulins à poivre.
Les autres termes « proches » utilisés (à tort ou à raison ??) sont « coffeaphilie » pour les cafetières et « molicoffeaphilie » pour les moulins à café (génériques) et aussi spécifiquement pour les moulins muraux …
Pouvez-vous me confirmer si il existe un terme (ou des termes) officiel(s) pour les collectionneurs de moulins à café ?
Le plus logique est-il d’utiliser en « préfixe » : MOLI ou MOLA (les deux sont utilisés dans les exemples cités ci-dessus….
Par contre les 2 termes reconnus dans le Larousse commencent par MOLA…).
(Si c’est MOLA qui est retenu … dans ce cas, faut-il parler de molapiperophile au lieu de molipiperophile pour les collectionneurs de moulins à poivre ?)
Le plus logique est-il d’utiliser FABO ou FABA (Faba = fève en latin – si on garde cette racine) ?
Le terme le plus logique ne serait-il pas « Molacoffeaphile » ? même si une partie du mot fait un peu « anglosaxone » ou alors ne faut-il pas envisager un mot avec une origine arabe (qahwa = café) de type « Molaqahwaphile » ? (ce qui aurait une logique par rapport à l’origine du café).
Par avance, je vous remercie de votre réponse.
Thierry Prieux

Réponse du service du dictionnaire de l’académie française…:

Monsieur,
Il existe en français une « collection » de termes pour désigner les divers collectionneurs.
Si certains, d’usage courant, comme philatéliste (« collectionneur de timbres ») ou numismate (« collectionneur de pièces de monnaie ») sont connus du public et enregistrés dans les dictionnaires généraux,
la plupart de ces termes ne sont guère répandus.
Ils relèvent davantage d’un jeu de composition linguistique.
On en trouvera un certain nombre dans des ouvrages tels que le Quid.
Toutefois, on peut envisager à peu prés autant de collections qu’il existe d’objets et meme de types d’objets (collections de bouteilles de vin, de bouchons de bouteilles de vin, d’étiquettes de bouteilles de vin, etc.) :
il n’y a donc pas de formes spécifiques pour désigner tous les types de collectionneurs.
Comme souvent en français, on aura recours à une périphrase : un collectionneur de billes de cartouches d’encre.
Voici quelques exemples de noms de collectionneurs :
– le cochliophile collectionne les petites cuillères ;
– le copocléphile collectionne les porte-clés ;
– l’éthylabélophile collectionne les étiquettes de bouteilles de vin ;
– le périglycophile collectionne les emballages de sucre vides ;
– le philuméniste collectionne les boites d’allumettes ;
– le schoinopentaxophile collectionne les cordes de pendus ;
– le tyrosémiophile collectionne les étiquettes de boites de fromage ;
– le vexillologiste collectionne les drapeaux et les étendards.
D’autre part, si vous utilisez -phile, qui est tiré du grec, il serait préférable, pour meule d’utiliser myl(o)- et pour fève, kyam(o)-.
Il me semble enfin qu’il ne serait pas choquant, pour café, d’utiliser la forme grecque moderne kaphe.
Cordialement,
Patrick Vannier

Bon … Bon … Bon … on évite de mélanger du latin et du grec et à ce niveau de discussion, nous pourrions donc considérer que nous sommes des « MYLOKYAMOPHILES » … mais tout ceci est-il bien raisonnable???
Pas mal … mais…!!! …. on garderait encore kyam(o) … pour la fève … donc … pas bon …
Mais la piste est à creuser … Continuons donc … mais nous ne sommes pas si loin de la (d’une) conclusion …
Et la je vous fais part de la réflexion d’Henri Colonges … que je partage … et qui confirme une piste très « intéressante »…:
…si l’on prend l’étymologie de MYLOKYAMOPHILE… on retrouve la racine KYAMO qui veut dire fève.
Or, tu précises dans ton courrier que le grain de café n’est pas une fève.
d’où un paradoxe flagrant.
L’on pourrait proposer pour les collectionneurs de moulins à café : MYLOKAPHEPHILE
De plus, en Tchécoslovaquie, le terme kawa, à avec un mème radical, été utilisé
(cf: mon article sur les moulins muraux tchèques inséré dans le bulletin n° 99 de 2005).
Dans ce cas plus de mélange entre le grec et le latin ….
plus de racine se rapportant à une quelconque « fève » et respect des recommandations de l’académie française précisant que: « il ne serait pas choquant, pour café, d’utiliser la forme grecque moderne kaphe. »
Eh oui …. dans ce monde de l’absurde et sans se prendre un « mur » … nous pourrions nous endormir « Molafabophiles » et nous réveiller  » Mylokaphephiles »

Thierry Prieux