La protection des idées

Nous avons tous constatés que certains moulins à café possédaient une plaque indiquant :
«Breveté SGDG» , «Breveté» « Patent» «D R P», « déposé » ou « DRGM » « DBP » etc….. les sigles ne manquent pas , mais que signifient-ils ?
Dans la majorité des cas il s’agit d’indication de brevet ou de modèle déposé, pour vous permettre de vous y retrouver dans cette jungle de termes et d’abréviations, voici un rappel concernant la protection industrielle et commerciale.

Tout d’abord comment protéger une idée ?
par un dépôt de brevet, si la matérialisation de votre idée est une innovation technique, pour un moulin à café cela concernera souvent le dispositif de broyage ou le réglage de celui-ci.
par un dépôt de dessins et modèles , si la matérialisation de votre idée est esthétique, pour un moulin à café cela concernera souvent la forme originale du moulin, de la trémie, ou encore du dessin figurant sur la trémie.
par un dépôt de marque , pour tout signe permettant d’identifier les produits ou services que vous allez proposer à votre clientèle, pour un moulin à café c’est le logo de la marque : le lion pour Peugeot, le cerf avec une croix pour Peter Dienes,
par le droit d’auteur , si votre concept se matérialise par une œuvre artistique ou littéraire,

1 – Le brevet :
Le brevet protège une innovation technique, c’est-à-dire un produit ou un procédé qui apporte une nouvelle solution technique à un problème technique donné.
L’invention doit être nouvelle, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas porter sur une innovation qui a déjà été rendue accessible au public, quels qu’en soient l’auteur, la date, le lieu, le moyen et la forme de cette présentation au public.
Par exemple, j’ai une idée que je pense inédite et brevetable, je rédige mon brevet et je fais une demande de brevet; le service des brevets va donc vérifier si cette idée est déjà connue (recherche d’antériorité), cette recherche se fait même sur des produits n’ayant qu’un lointain rapport avec le mien.
Si une antériorité est trouvée, mon produit ne sera pas brevetable, car considéré comme une amélioration d’un procédé existant, ou au pire sans inventivité ni
innovation technique.

Point important :
Si l’invention ou une technique équivalente a déjà été divulguée avant la date de dépôt de votre demande de brevet, vous ne pourrez pas obtenir de protection.
Par exemple, je parle de mon idée à un industriel pour estimer la faisabilité, mon invention deviendra automatiquement non brevetable car un public en aura eu connaissance et le fait que je sois à l’origine de la divulgation n’y change rien.
Il est donc très important que l’idée brevetable soit tenue secrète, jusqu’au dépôt de brevet.
Il existe quand même une possibilité de ce protéger en attendant le dépôt du brevet : L’enveloppe Soleau :

Celle-ci permet de dater, tout en gardant le secret, les projets et inventions en cours :
– avant de contacter un futur partenaire financier, industriel ou commercial, si l’idée ou le projet n’est pas encore concrétisé, et de négocier des accords confidentiels faisant mention de votre enveloppe;
– avant de déposer un brevet d’invention, si l’inventeur souhaite achever la mise au point de son projet (un nouveau produit, une amélioration apportée à un produit, un procédé innovant);
– en phase de recherche et développement, pour protéger les travaux et minimiser les conséquences d’éventuelles indiscrétions…
L’enveloppe Soleau est un moyen de preuve de création dont les formalités de dépôt à l’INPI sont peu contraignantes.
Celle-ci est constituée de deux compartiments : l’un pour vous et l’autre pour l’INPI.
Vous devez donc introduire dans chaque compartiment les éléments que vous souhaitez dater, c’est-à-dire une description (texte) ou une reproduction en deux dimensions (schémas, dessins, photos, etc.) de votre création, en deux exemplaires parfaitement identiques.
Le contenu est libre de toute présentation, mais il ne doit pas gêner la perforation effectuée par l’INPI, qui permet de dater l’enveloppe.
L’enveloppe doit être transmise à l’INPI :
– par courrier, éventuellement par lettre recommandée avec accusé de réception, à l’adresse de l’INPI, imprimée sur l’enveloppe.
– en la remettant directement au siège de l’INPI.

1/1 -Rédaction du brevet
La rédaction du brevet est très importante, lors de la rédaction des revendications, il faut trouver un juste équilibre entre:
– le portée de la protection (une revendication trop large risque d’être jugée non nouvelle)
– la validité (une revendication trop étroite facilitera le contournement)
– prévoir et anticiper les différents types de contrefaçons et faire en sorte que le brevet protège l’entreprise de ces contrefaçons.
– Prévoir des variantes (matériaux, formes, technique, etc…)

Un brevet est composé de trois parties principales:

descriptif brevetLa description:
De concert avec les revendications, forme le gros de la demande de brevet. La description commence par des renseignements généraux pertinents et décrit l’invention en donnant de plus en plus de détails.
L’un des objectifs en rédigeant la description, est de la composer de sorte que quelqu’un de compétent dans le domaine puisse reproduire l’invention simplement en lisant la description et en regardant les dessins.

La revendication:
Les revendications constituent la partie juridiquement contraignantes du brevet.revendication brevet
Les revendications délimitent l’étendue de la protection en indiquant les caractéristiques de l’invention que l’on souhaite protéger.
Les revendications doivent:
– définir l’objet de la protection demandée,
– être claires et concises, et
– se fonder sur la description.

Un ou des dessins:dessin brevet

 

Ils doivent être lisibles, étiquetés et la description

doit y faire référence.

 

 

1/2- Durée de vie d’un brevet:
Un brevet à une durée de vie de 20 ans, pour autant que l’on ait payé tous les ans les annuités de maintien.

1/3 – Le propriétaire de brevet :
Ce n’est pas obligatoirement l’inventeur, si il est employé d’une entreprise c’est l’entreprise , d’autre part l’inventeur peut vendre son brevet avant le dépôt.
Sur le brevet est donc distingué :
l’inventeur

le titulaire (assignor en Anglais)

1/4 – Les différents type de brevet :
La différence principale est dans l’étendue du droit du propriétaire qui varie en fonction de la nature de l’invention, objet du brevet.
Le brevet d’application est un brevet couvrant l’application nouvelle d’un produit ou d’un procédé breveté.
L’invention, objet du brevet, consiste dans l’utilisation de moyens connus, pour un résultat qui peut également être connu : la nouveauté ne repose pas sur les moyens ou sur le résultat mais sur le rapport moyen-résultat.
Le brevet de perfectionnement a pour objet une invention qui est un perfectionnement technique d’une autre invention, elle-même protégée par un brevet.
Il a donc pour objet une invention qui consiste en une amélioration (un élément nouveau ou une simplification) d’au moins une revendication d’un autre brevet d’invention.
C’est le cas de beaucoup de brevet et très courant dans les brevets d’invention concernant les moulins à café qui sont des objets très simple.
Exemple :
Un constructeur invente un nouveau système de réglage de la mouture qui consiste en une bague crantée et une vis qui se loge dans lesdits crans , cette vis étant positionnée sur la manivelle avec un contre-écrou.
Le même constructeur ou un de ses concurrents s’aperçoit que l’on peut obtenir le même résultat en remplaçant la vis et son écrou par un ressort qui se loge dans les crans.
Un brevet de perfectionnement sera donc déposé avec la revendication que ce procédé permet d’obtenir le même résultat mais avec moins de composant et donc un coût moindre.
Le brevet dominant est un brevet (qualifié également de « titre principal »), dont les revendications doivent être reproduites, en tout ou partie, pour l’exploitation d’une autre invention, qualifiée alors « d’invention dépendante ».

1/5- Histoire des brevets:
C’est à Sybaris en Grèce durant l’Antiquité qu’est apparu la première fois un régime de propriété intellectuelle similaire aux brevets.
Le premier brevet industriel (connu en Europe) fut délivré en 1421 à Florence et c’est l’architecte et ingénieur Filippo Brunelleschi qui l’obtint pour une invention dans le domaine de la manutention de marchandises destinées au transport par bateau.
En Europe les monarchies en place accordent des privilèges royaux selon leur bon vouloir : pour renflouer les caisses ou récompenser des sujets loyaux.
L’Angleterre du XIVème siècle cherche à attirer sur son sol les meilleurs artisans d’Europe, en leur offrant un privilège d’exclusivité à durée limitée;
le succès fut au rendez-vous et le pays connut, dès 1540, une expansion industrielle remarquable.
Toutefois, ce système n’était pas du goût des corporations qui s’irritèrent de cette concurrence venue de l’étranger et un vent de révolte se développa à son encontre.
C’est pourquoi, en 1623, le Statute of Monopolies mettra fin au système des privilèges, au profit de Letters Patent, ou monopoles accordés pour 14 ans – correspondant à deux fois la durée d’apprentissage -, au 1er et véritable inventeur, introduisant sur le sol anglais des fabrications nouvelles : l’inventeur doit certifier qu’il n’a pas emprunté l’inventions à des publications antérieures et indiquer s’il en a reçu communication d’un tiers résidant à l’étranger.
La France abolit les privilèges dans la nuit du 4 août 1789, mais Mr de Boufflers parvient à réintroduire la protection des inventions par le droit de propriété, avec la notion de la propriété absolue de l’inventeur sur son invention, sans considération d’utilité pour la société.
Le droit de propriété des inventeurs et auteurs de découvertes est pleinement reconnu par les lois des 7 janvier et 25 mai 1791, adoptées sur le rapport du chevalier de Boufflers.
«toute découverte ou nouvelle invention est la propriété de son auteur, auquel la loi en garantit la pleine et entière jouissance»
Le brevet est accordé pour 5, 10 ou 15 ans, avec une taxe progressive.
Ensuite la loi de 1844 (Napoléon Bonaparte ) stipule que les brevets sont délivrés «sans examen préalable, aux risques et périls des demandeurs, et sans garantie soit de la réalité, de la nouveauté ou du mérite de l’invention, soit de la fidélité ou de l’exactitude de la description».
Des brevets avec les initiales S.G.D.G. (sans garantie du gouvernement) furent délivrés en France jusqu’en 1968.

1/6- Marquage sur les produits brevetés:
En général le marquage n’est pas obligatoire mais vivement recommandé, car l’effet dissuasif face à des contrefacteurs potentiels s’en trouve renforcé.
Par contre, il faut être sûr que son brevet et encore valide, (annuités payés, non dépassement du délai de 20 ans etc…) car l’on peut être poursuivi pour faux et usage de faux.

En France:
1- avant 1844 pas de marquage

plaque Luc

plaque peugeot

 

2- de 1844 à 1968 «Breveté SGDG»

 

3- après 1968 : «Breveté»

Cas particulier :plaque dienes
la plaque ci-contre apposée sur un moulin d’avant 1900, brevet déposé en Allemagne mais pas en France, le marquage breveté est simplement une traduction du Deutsches Reichspatent.

4- «Brevet Fr+numéro»

plaque dienes

En Allemagne:plaque dienes

 

 

 

1- D R P ou DR PAT = « Deutsches Reichspatent » : ( brevet Allemand impérial ) seulement sur les moulins entre 1877 et 1945.plaque dienes

2- D B P ou DBPa = « Deutsches Bundespatent » : ( brevet déposé en Allemagne ) seulement sur les moulins après 1945.

plaque dienes

 

Marquage Modèle déposé et brevet déposé, donc l’inventivité et le design sont protégé.

plaque dienes

 

3- P G = Patentantl Geschutzt : ( Protégé par un brevet ) .

En Suisse:

brevet suisse

 

1- «Croix fédérale + brevet en 3 langues»
2- «Patented»
3- «Brevet + numéro du brevet»

Au Etats-Unis:

brevet usa

1- «U.S. Pat. + numéro du brevet» si il y a plusieurs brevets, tous doivent être cités.
depuis 2011 possibilité d’un marquage virtuel, soit:
2- «Pat et l’adresse d’une page internet listant les brevets associés au produit».

En Italie:

brevet italien

brevet italien

1- «Brevetto» brevet
2- «Brevetti» si plusieurs brevets
3- «Prodotto brevettato» produit breveté

En Espagne:

brevet espagnol

1- «Patente» brevet
2- «Producto Patentado» produit breveté

 

Beaucoup de pays du monde:patented

«Pat» ou «Patent»ou «Patented»

 

Brevet Européen:

«European Patent » ou «EP»patent pending

Marquage sur les produits en instance de brevet:
En France et pays francophone «Brevet en instance»,
Autres pays «Patent pending+ un numéro éventuellement»

1/5- Le « petit » brevet ou le modèle ou certificat d’utilité :
A la même utilité et est assimilé à un brevet quant aux droits qu’il confère (l’exclusivité d’exploitation) et à la nature des innovations qu’il protège (les innovation techniques).
Les modèles d’utilité sont essentiellement utilisés pour des innovations mécaniques.
le modèle d’utilité protège « une solution technique nouvelle, relative à la forme, à la structure d’un produit ou à la combinaison de ces deux éléments ».
la durée de la protection qui est moins longue (entre 6 et 10 ans selon les pays : 6 ans en France ; 10 ans en Allemagne, en Chine, au Japon),
Le modèle ou certificat d’utilité est souvent utilisé pour des produits peu ou pas inventifs, car il n’y a pas de recherche d’antériorité.
L’inconvénient majeur du Cu ou du Mu est le fait qu’il n’existe pas dans tous les états, des pays comme le Royaume-Uni, la Suède, le Luxembourg ou les États-Unis n’ont pas intégré ce système.
Il ne permet donc pas de protéger une invention dans ces pays
.

Désignation :
France: Certificat d’utilité ( CU MU )
Allemagne et Autriche : Gebrauchsmuster ( ambiguïté avec le modèle déposé DBGM ou DRGM Deutsches Bundesgebrauchsmuster , voir ci-après )
Belgique : Brevet de courte durée/Octrooi van korte duur
Espagne : Modelo de utilidad
Portugal : Modelo de utilidade
Italie : Brevetto per modelli di utilità
Pays-Bas : Zesjarig octrooi
Marquage :
Pas d’obligation

2 – Le dessin ou modèle déposé :
La protection des dessins et modèles s’applique à l’apparence d’un produit ou d’une partie d’un produit ainsi qu’à son ornement, caractérisés en particulier par ses lignes, ses contours, ses couleurs, sa forme, sa texture ou ses matériaux.
En présence de produits de mêmes qualités, le consommateur choisira sans hésiter le plus esthétique.
C’est donc un élément commercial très important.
Dans le cas des moulins à café, cela concernera notamment:
– l’aspect du moulin dans son ensemble,
– la forme de la trémie,
– le décor apposé sur la trémie.

2/1- Durée de la protection :
5 ans, renouvelable par période de 5 ans jusqu’à 25 ans maximum.

2/2- Comment et où déposé :
A l’INPI en faisant une demande d’enregistrement mentionnant le nombre de reproductions graphiques ou photographiques se rapportant à chaque dessin ou modèle.
En déposant une enveloppe Soleau comme nous avons vu précédemment.

2/3- Historique des dépôts de modèle ou dessin:
Avant 1806 , un exemplaire du modèle ou du dessin était déposé aux greffes des juridictions de manufactures ou aux bureaux des corporations.
1806 , à la demande des manufacturiers de Lyon, Napoléon décide du dépôt aux Prud’hommes ou en l’absence dans les tribunaux de commerces, ce qui se fera jusqu’en 1979.
Et à partir de 1979 à l ‘INPI.

2/4- Marquage sur le produit déposé :

En France et pays francophones :modele depose

«Modèle déposé» ou «Déposé» ou «Mod. Dép»

En Allemagne :

drgm

1- D R G M =  » Deutsches Reichsgebrauchsmuster  » : (modèle déposé sous l’empire Allemand ) seulement sur les moulins de 1891 à 1949.

dbgm

2- D B G M =  » Deutsches Bundesgebrauchsmuster  » : (modèle déposé en Allemagne ) seulement sur les moulins après 1949.

mutzig

3- «Musterschutz» dessin ou modèle protégé par exemple le décor de la trémie pour un moulin à café.

geschmacksmuster

4- « Geschmacksmuster » modèle d’ornement (principalement pour le design dans son ensemble, par exemple un vêtement, un stylo, une chaise……)

Aux Etats-Unis et pays anglo-saxons:

1- «Design Patent»
2- «Registered UK design No. ….» Royaume-Unis
3- «U.S. Design Pat. No. …» Etats-Unis
4- «La lettre D dans un cercle» qui tend à se généraliser.

Dépôt international ( arrangement de la Haye )mod-dep

«Mod. Dép. Int.»

Au Canada:

«D dans un cercle + nom du titulaire»

modeloregistrado

En Espagne:

«Modelo registrado»

En Italiemodelobrevettato

«Modello brevettato»

 

3- Le dépôt de marque :
Au sens de la propriété industrielle, la marque est un « signe » servant à distinguer précisément les produits ou services de ceux de leurs concurrents.
En principe, tous les signes imaginables peuvent constituer une marque.
La marque est un signe apposé de façon indélébile à des produits pour marquer leur origine et permettre l’identification du producteur.
La marque est un signe d’authenticité. C’est un nom ou un sigle qui a un fort pouvoir d’évocation.
Plusieurs grandes marques sont tombées dans le domaine public et le langage courant: Frigidaire, Walkman, Sopalin, Esquimau, Kleenex, caddie, Scotch, Escalator, Photomaton, tipp-ex, etc….
3/1- Type de dépôt de marque:
Tout signe figuratif peut être déposé à titre de marque dès lors qu’il est suffisamment distinct de ceux existants, c’est-à-dire qu’il est suffisamment particulier pour distinguer un produit ou service d’un autre produit ou service.

Le logo :aple

Il s’agit d’une représentation graphique utilisée sur les différents supports de communication d’un produit ou d’un service.
On peut le retrouver sur le produit lui-même et les documents commerciaux.
Le logo d’Apple, constitué par une pomme, en est un exemple.

Le sigle :chanel
Un sigle est composé d’un ensemble d’initial qui forme la marque déposée d’un produit ou d’un service.
Par exemple les deux « C » de la marque déposée « Chanel ».Pe Ge

Exemple sur un moulin à café : Pe Ge (marque Belge)

Le dessin :

elephant

Il est également possible de déposer un dessin.
Exemples très connus : le puma de la marque «Puma», le dessin «Hello Kitty» ou encore l’éléphant pour la marque de thé «Elephant».

Ces signes permettent une identification rapide de la provenance des produits pour le consommateur.

3/2- Indication du dépôt de marque :
Dans le monde entier les symboles et ® sont couramment apposés après une marque.
Dans certains pays, comme les États-Unis, le simple usage d’un signe à titre de marque confère à une entreprise un monopole sur l’exploitation de ce signe en relation avec les produits ou services auxquels il se rapporte. Les concurrents ne peuvent donc utiliser ce signe pour le même type de produits ou de services.

= Trademark ( marque de commerce, non déposée )

Dans d’autres pays, comme la Belgique ou la France, la protection juridique est accordée à l’entreprise qui dépose un signe à titre de marque pour une ou plusieurs catégories de produits ou de services.

® = registered ( enregistré auprès d’un organisme spécialisé)

Au Canada, les sigles «MD» (marque déposée) et «MC» (marque de commerce), sont utilisés en français.

3/3- Durée de la protection :

La durée de vie d’une marque est de 10 ans suivant la date de dépôt, mais elle peut vivre indéfiniment si les formalités de renouvellement sont entreprises 6 mois avant le 10e anniversaire du dépôt initial.
Si elle n’a pas été utilisée au cours des cinq dernières années, elle peut faire l’objet d’une action en déchéance.

4 – Le droit d’auteur :
En France, le droit d’auteur est l’ensemble des prérogatives exclusives dont dispose un créateur sur son œuvre de l’esprit originale.
La qualité d’auteur appartient, sauf preuve contraire, à celui ou à ceux sous le nom de qui l’oeuvre est divulguée.
4/1- Durée de la protection :
La durée des droits patrimoniaux couvre la vie de l’auteur.
A la mort de l’auteur, ces droits persistent au bénéfice de ses ayants droit pendant l’année civile en cours et les cinquante ans suivants avant la loi du 27 mars 1997, et, depuis cette loi, les soixante-dix années qui suivent.
4/2- Historique du droit d’auteur :
La première dispute connue sur la paternité d’un texte eut lieu aux alentours de 560 entre Saint Colomban d’Iona et Saint Finnian.
Le premier aurait secrètement copié un psautier que le second lui avait confié.
Au cours du XVIII ème siècle , plusieurs pays prirent des mesures visant à permettre aux auteurs de contrôler la publication de leurs écrits.
Parmi les pays précurseurs, on compte ainsi la Norvège et le Danemark (1714), puis l’Espagne (1762).
En France, en 1777, Beaumarchais fonde la première société d’auteurs pour promouvoir la reconnaissance de droits au profit des auteurs.
Dans la nuit du 4 août 1789, les révolutionnaires abolissent l’ensemble des privilèges, puis les lois du 13 et 19 janvier 1791 et du 19 et 24 juillet 1793 accordent aux auteurs le droit exclusif d’autoriser la reproduction de leurs œuvres pendant toute leur vie puis aux héritiers pendant une durée de cinq ans.
La première mesure de copyright aux Etats-Unis est le Copyright Act de 1790, protégeant les œuvres pour 14 ans, renouvelables une fois si l’auteur était encore en vie à l’expiration de la première période.
Le droit d’auteur subit d’importantes évolutions au XX ème siècle, avec par exemple l’apparition du cinéma, et la remise en cause des circuits de distribution classiques, et en particulier les conséquences de l’apparition d’internet.
4/3- Comment et où déposé :
Le droit d’auteur est régi en France par le code de la propriété intellectuelle.
Ce code prévoit expressément que la protection des droits des auteurs découle automatiquement de l’acte de création et n’est subordonnée à aucune formalité de dépôt.
Toutes les œuvres de l’esprit sont protégées quels qu’en soient le genre (littéraire, musical…), la forme d’expression, le mérite ou la destination.
Si aucune formalité de dépôt n’est obligatoire, il peut être utile de constituer un moyen de preuve pour établir sans conteste la date de création de l’oeuvre.
Les tribunaux admettent tous les moyens de preuve.
Il est possible de déposer l’oeuvre auprès d’une société d’auteurs, d’un huissier, d’un notaire etc…
On peut également, s’adresser à soi-même par lettre recommandée cachetée, un exemplaire du manuscrit et garder l’enveloppe en l’état chez soi.
Le cachet de la poste constituant une preuve.
4/4- Indication du droit d’auteur :
Dans la majorité des pays le symbole © ( copyright ) indique l’existence d’un droit d’auteur.
4/5- L’AICMC et les droits d’auteur :
– Les bulletins et les articles spécifiques de L’AICMC entrent dans le cadre de cette lois et afin d’éviter les frais, nous avons opté pour l’envoie d’un exemplaire cacheté du bulletin au président, avant toute diffusion aux adhérents.
Le bulletin à donc date certaine par le cachet de la poste.
– Nous sommes également protégé, contre les copies, par une mention en dernière page du bulletin et en bas de page sur notre site internet.

5- Brevets sur notre site
Sur le site https://aicmc.fr vous trouverez un tableau récapitulant près de 500 brevets déposés en Europe et aux Etats-Unis .

6- Pour tordre le cou aux idées reçues :
René Birambeau (Société des moulins AS) ne peut pas être l’inventeur du moulin mural en 1929 , qu’il aurait soit-disant créé, car il en avait marre de voir sa femme s’évertuer avec son moulin coincé entre les genoux.carrington

Comme vous allez le voir, il était certainement un peu copieur…….

En 1829, soit 100 ans avant, Carrington déposait un brevet pour un moulin mural ,
certes il était différent des muraux AS,
mais cela vas évoluer……

cowan

morgan

parker

 

 

 

rilling

rilling

ribert

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

warner

 

 

Moulin mural à viseur inventé par A.A. Warner en 1909runkel

 

 

 

Moulin mural à double trémie inventé par P. Runkel en 1913
bartz

 

 

Le premier moulin à café avec moteur électrique intégré fut inventé en 1910 par J. Bartz entreprise John Deer.

Nous en étions bien loin en Europe…..

Jean Christophe Cañadas

7- Quelques très sérieux exemples de brevets, concernant des moulins à café :
Le moulin à café le plus simple :corne

Brevet canadien du 02 Avril 1889 numéro 31117, inventeur Samuel S. Arnold ( un génie…)
Sans aucun doute le plus simple des moulins à café .
Voici un condensé de la revendication :
«Le moulin à café est composé d’une corne de buffalo ou tout autre animal, dont on aura évidé la plus grosse extrémité et d’une vis suffisamment longue pour la tenir aisément dans la main.
Il s’agit de mettre les grains de café dans la partie évidée de la corne et d’écraser les grains à l’aide de la vis par un mouvement tournant.
Verser la mouture ainsi obtenue dans votre tasse et ajouter de l’eau chaude.»
oui c’est bien un moulin à café, aux dires de l’inventeur il ne s’agit pas d’un mortier.
d’ailleurs dans ces revendications, l’inventeur dit  » the coffee grinder consisting at…. »
le brevet est aussi classé dans les coffee mill
Plus simple c’est difficile ou alors poser les grains sur une table et taper dessus avec un marteau ( tiens ! peut être l’objet d’un brevet …)brevet us000490163-001


Le moulin à café le plus dangereux :
Brevet US du 17 Janvier 1893 numéro 0490163, inventeur J. B. Quiggle
Avec ce moulin, il y a intérêt à bien regarder ou l’on a posé sa main, avant de donner un tour de manivelle.


Le moulin à café le plus généreux :brevet 95135

Brevet US du 01 Septembre 1869 numéro 95135, inventeur Henry Petrie
3 tiroirs, 3 trémies, 3 broyeurs mais une seule manivelle, de quoi moudre 3 cafés différents en même temps.
ça devait être un peu raide tout de même pour tourner la manivelle.

 

 

Le moulin à café «usine à gaz» :

Brevet US du 21 Mars 1893, numéro 0493655, inventeur E. Schmidlin ( encore un canadien ).
D’accord c’est un moulin pour collectivité, mais quand même ça fait usine à gaz.
Il avait certainement récupéré un ancien métier à tisser pour le transformer en moulin à café.
Attention ce moulin n’est pas électrique, il fonctionne avec un bon vieux levier cranté et un cliquet (comme une pompe) .
Par contre le café moulu et amené a l’arrière de la machine par un petit tapis roulant qui tourne en même temps que l’on moud.
(ce n’est pas pratique ça ?… Au moins cela évite à l’utilisateur de se prendre la tète dans les courroies).
Heureusement l’inventeur a quand même prévu 4 grandes poignées ( H ) en bois pour le transport.brevet us000493655-001

brevet 0493655

brevet 493655

brevet 179509

 

 

 

le moulin café pour Shadoks :
Brevet US du 04 Juillet 1876 numéro 179509,
inventeur J. H. Berg

 

Le moulin à café « super design » :
Brevet US du 16 Janvier 1940 numéro 2187102, inventeur R L Schuhmann
Moulin à café électrique , le grain entre par le couvercle ( 3 ) , la mouture sort par le tiroir (21) dommage que cela n’est pas, par le bec verseurbrevet 2187102

Le moulin à café « Peut mieux faire » :brevet 484
Brevet US du 25 Novembre 1837 numéro 484, inventeur Charles Parker
Un des premiers moulin de table , Charles n’a pas encore eu l’idée de mettre la manivelle dans l’axe, mais Edmund Parker le fera en 1861.
A noter le maintien et réglage de la noix ( par le ressort (D) !!! .

 

8- Tout est brevetable, il faut simplement osé :

Superbe ombrelle pour se protéger du soleil ,brevet helium-shade

celle-ci est remplie d’hélium décrit dans un brevet américain numéro 5076029.

 

En septembre 1942, M. Martin Liard dépose, en bonne et due forme, une demande de brevet d’invention (numéro 886 197), pour un véhicule à moteur animal.
Allez au travail, on calcule l’indice carbone…..brevet vehicule

 

Un office des brevets n’a pas toujours le temps d’examiner une demande.brevet roue

La preuve extrême se trouve dans le brevet australien 2001100012 de 2001 accordé à John Keogh pour un «appareil circulaire facilitant le transport» (« circular transportation facilitation device») dont voici les dessins illustrant l’invention :
Il viens tout simplement d’inventer la roue……bravo John!!!!brevet roue

 

 

 

 

Après le fusil avec moulin à café intégré , voici le fusil versant un verre de whisky ,
Bonjour les dégâts après «quelques coups tirés».
l’inventeur Franck G. Bohn a obtenu un brevet numéro US3450403 en 1969brevet fusil

 

 

 

 

 

 

 

brevet bebe

 

Brevet US3552388 en 1971 Zelenka Thomasbrevet chapeau
Appareil à tapoter le cul du bébé pour l’endormir,
idéal pour les parents fainéants… .

 

 

Le top de l’élégance , le chapeau sac à main
Idéal pour sortir en soirée , à défaut d’être élégante vous avez au moins les mains libre pour tenir votre verre.
Brevet US3496575 du 29 03 1967 inventeurs :
M. McGuire et J.Neckermann
il fallait être au moins deux pour pondre un truc pareil.

 

brevet lunette

Les lunettes équipés de rétroviseurs
brevet US3423150 du 21 janvier 1969
inventeur J.A. Freed
Sa prochaine invention ?
Les lunettes équipés d’essuie-glace…….

 

Mot de la fin …
Il faut y croire et ne pas avoir peur de dépenser de l’argent…

Jean Christophe Cañadas