La production mondiale du café

Le café est la matière première la plus commercialisée dans le monde après le pétrole.

Ce commerce est emblématique de la mondialisation puisque sa production se fait exclusivement au sud, mais sa transformation et sa commercialisation sont très largement dominées par les pays du Nord.
Les pays producteurs se situent tous dans le sud. L’Amérique latine domine le marché avec 70% de la production mondiale, suivie par l’Asie (20%) et l’Afrique (10%).

La production mondiale de café augmente depuis les années 2000 et dépasse les 150 millions de sacs par an, soit plus de 9 millions de tonnes
(En effet, la très grande majorité des conditionnements se font dans des sacs de 60 Kg).
carte production café
(source :http://www.ico.org)

– Des problèmes spécifiques pour les pays producteurs..
Dans certains pays du Sud, le café constitue la principale source de richesse.
Il représente 25% du PIB du Guatemala, plus de 10% de celui du Brésil et près de 50 % de celui de l’Ethiopie.
Les aléas climatiques susceptibles d’entraîner une mauvaise récolte peuvent donc s’avérer catastrophique.
Cette culture commerciale reste soumise à la demande extérieure croissante (en raison de l’apparition de nouveaux marchés tels que la Chine).
Pour pouvoir satisfaire cette demande, il convient de produire plus:
– en augmentant les superficies plantées, au détriment des cultures vivrières qui assurent pourtant la subsistance des familles.
– grâce à des sélections de plants de café plus résistants (le Caturra brésilien).
– en développant l’usage des engrais et des pesticides.
Mais tout cela nécessite des investissements importants.
Beaucoup de petits producteurs ne peuvent les assumer en période de baisse des cours.
Aussi, on constate une diminution des petits exploitants par rapport aux grandes plantations.
70% de la production de café reste néanmoins assurée par de petits producteurs (moins de 5 ha), très sensibles aux prix du marché.
– Un rapport de force en faveur du Nord.
Ce sont les pays du Nord qui exercent une influence décisive sur les cours du café puisqu’ils concentrent les consommateurs.
Des firmes multinationales achètent une grande partie de la production de café, dont les cours très fluctuants sont cotés sur les places boursières new-yorkaise ou londonienne.
Enfin, le café est torréfié puis consommé dans les pays du Nord.
Le marché du café reste entre les mains de 5 grands torréfacteurs occidentaux (Kraft, Nestlé, Procter and Gamble, Sara Lee, Tchibo) qui transforment et commercialisent les plus grandes marques.
– Le commerce équitable.
Le commerce équitable constitue une alternative intéressante pour les petits producteurs de café.
En effet, les petits paysans sont invités à s’organiser en coopératives.
En acceptant de vendre à une entreprise du commerce équitable, ils peuvent bénéficier d’un prix-plancher qui amortit les chutes éventuelles des cours du café, ce qui favorise le développement local.
L’association Max Havelaar (créée en 1988) est un label, c’est-à-dire une marque qui garantit l’origine ou la qualité d’un produit.
Elle répond en cela à la demande des consommateurs des pays du Nord prêts à payer leur café un peu plus cher (15 à 30 % de plus que les produits issus de la filière traditionnelle) pour aider les producteurs des pays pauvres..
Reste que ce commerce équitable ne concerne encore aujourd’hui qu’une minorité de petits producteurs.
– Quelques chiffres:
chiffres production café
Il est intéressant et « amusant » de voir que dans le TOP 5 des producteurs, pour certains de ces pays les premiers caféiers ont été importés (ils n’avaient donc pas de caféiers à l’état « naturel »).
Par exemple en ce qui concerne la Colombie:
Les premiers plants sont originaires des Antilles françaises (importés en 1808 par des religieux)…
et les premiers plants de caféiers des Antilles françaises ont été eux-mêmes importés plus d’un siècle au préalable…
Pour la période 2017/2018, les plus gros producteurs de café sont les suivants :

(Chiffres indiqués en milliers de sacs de 60 kg)
– Brésil : 51 000 (31,94 %)
– Vietnam : 29 500 (18,48 %)
– Colombie : 14 000 (8,77 %)
– Indonésie : 12 000 (7,52 %)
– Honduras : 8 349 (5,23 %)
– Ethiopie : 7 650 (4,79 %)
– Inde : 5 840 (3,66 %)
– Uganda : 5 100 (3,19 %)
– Perou : 4 300 (2,69 %)
– Mexique : 4 000 (2,51 %)
– Guatemala : 3 800 (2,38 %)
– Autres : 14 124 (8,85 %)

TOTAL : 159 663 sacs de 60 kgs

Il est intéressant et « amusant » de voir que dans le TOP 5 des producteurs, pour certains de ces pays les premiers caféiers ont été importés (ils n’avaient donc pas de caféiers à l’état « naturel »).

Par exemple en ce qui concerne la Colombie:
Les premiers plants sont originaires des Antilles françaises (importés en 1808 par des religieux)…
et les premiers plants de caféiers des Antilles françaises ont été eux-mêmes importés plus d’un siècle au préalable…

Sources :
International coffee organization
www.ico.org/new_historical.asp

Thierry Prieux

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